Communiqué de presse
13.11.2024 - Contre l’avis du Conseil fédéral, du Conseil des États, des cantons, de la FAMH et d'autres associations de la branche, la CSSS-N s’égare. Elle propose à son conseil d’entrer en matière sur le projet visant à transférer aux partenaires tarifaires la compétence de négocier les tarifs des analyses de laboratoire pour l’ambulatoire. Un changement complet de système pour la liste des analyses n'apporterait ni réduction des coûts ni plus d'efficacité. En revanche, il entraînerait beaucoup d'incertitudes, de complexité et une baisse de la sécurité des soins pour les patients.
La modification de la loi sur l’assurance maladie (LAMal) concernant les tarifs de la liste des analyses (24.037) prévoit de transférer aux partenaires tarifaires la compétence de négocier les tarifs des analyses de laboratoires effectuées dans le cadre de traitements ambulatoires. La CSSS-N propose également d’assouplir l’obligation de contracter. Ces décisions de la CSSS-N, prises contre l’avis du Conseil fédéral, du Conseil des Etats et des cantons, auront des conséquences négatives si elles sont suivies :
De plus, des mesures sont déjà en place pour adapter les tarifs, avec le projet transAL-2 en cours, qui vise à vérifier tous les tarifs de laboratoire (introduction début 2027), et la baisse linéaire des tarifs à partir de 2022. La part des frais de laboratoire dans les coûts totaux de l'assurance maladie obligatoire est stable depuis des années.
Suppression de l’obligation de contracter au détriment des patients
La suppression de l’obligation de contracter a pour conséquence que chaque médecin qui souhaite prescrire une analyse doit d'abord vérifier pour chaque patient si son laboratoire partenaire dispose d’un contrat avec l’assurance du patient. Si tel n’est pas le cas, il n’y a que deux alternatives peu satisfaisantes :
En pratique, les analyses de routine ne seront plus aussi accessibles pour les patients à moins qu’ils ne décident d’en assumer les coûts de leur poche. Cela augmente le risque de retard ou d’erreur diagnostique, ainsi que d’une prise en charge inadéquate. Ces risques inacceptables sont incompatibles avec la mission actuelle de l’assurance obligatoire de soin.
Pas de réglementation spéciale uniquement pour les laboratoires
Il est inadmissible, du point de vue de l'égalité des droits, d'introduire une réglementation spéciale aussi radicale et étrangère à la LAMal uniquement pour les laboratoires. Si tant est que la liberté de contracter entre les assureurs-maladie et les fournisseurs de prestations fasse l'objet d'un changement de système fondamental, avec toutes ses conséquences sur l'architecture réglementaire de la LAMal ainsi que sur les soins de santé, les coûts et la qualité, il faudrait d'abord l'étudier et en discuter de façon sérieuse et approfondie.
La médecine de laboratoire est une discipline clé des soins de santé, ce projet de loi va l’affaiblir. On ne peut traiter correctement que ce qui a été correctement diagnostiqué. Et cela permet de réduire les coûts et d'éviter les traitements inefficaces. La médecine de laboratoire joue un rôle central à cet égard. Elle fournit jusqu'à 70% des informations médicales décisives, et ce avec des parts de coûts stables :